Publié dans Editorial

De la visibilité !

Publié le mercredi, 15 octobre 2025

A en croire au nième « Fanambarana » émanant des militaires cette fois-ci relayé par les médias publics et certaines  chaînes privées et partant du Palais d’Etat d’Ambohitsorohitra, le pays change de dirigeants au sommet de l’Etat. Le colonel Michaël Randrianirina, chef du CAPSAT (Corps d’administration des personnels et des services de l’armée de terre), devient Chef d’Etat, en lieu et place de Rajoelina Andry Nirina. Jusque-là, le commun des mortels semble gober l’information inédite sans pouvoir réagir ni émettre son avis. D’ailleurs, on ne l’a pas demandé ! 

Tellement l’évolution de la situation tourne à une vitesse supersonique qu’on est un peu dépassé par les évènements. Jusqu’à hier, les acteurs directs, militaires, les députés et la Haute Cour constitutionnelle, tentaient de lever les voiles pour donner le moindre de lumière. Les concitoyens au même titre que les analystes et observateurs attendent et même exigent de la visibilité. Entre « Fanambarana », vote de déchéance de l’A.N. et décision de la HCC, les esprits hésitent. Le problème issu du déficit de la visibilité entraine un certain doute sur la crédibilité de l’acte et craint le  tâtonnement. De  toute façon, le conclave au CAPSAT de mardi soir contribuerait, espérons-le, à dissiper le voile.

Ceci étant, par la Décision n° 10 – HCC / D3, vu la vacance de poste du Chef de l’Etat, dans un de ses « déclarants » concède la charge du Chef d’Etat au colonel Michaël Randrianirina. Et on y est !

Etant vu les longues expériences vécues de ma part, je crois avoir le droit et le devoir d’attirer l’attention des nouveaux dirigeants du pays. Devant la complexité et la délicatesse des charges qui vous attend, je voudrais tirer la sonnette d’alerte sur quelques points qui menacent la bonne marche.

Dès le départ du « convoi », il va falloir une visibilité du trajet à parcourir. Autrement, un plan de vol précis. L’aventure sans objectif net risque de conduire le pays à l’impasse. Les leçons de l’Histoire suffisent pleinement à servir de balises à tout dérapage. Ne soyez pas trompés par le fait que vous, les nouveaux tenants du pouvoir, vous seriez à l’abri des erreurs. Négatif, c’est un fauve qui guette à tout moment. Le pays ne peut plus tolérer des imprudences et des manques de vigilance. 

Méfiez-vous que vous ne soyez pas tombés dans les griffes des vieux briscards de la politique. Rappelez-vous que l’adhésion populaire effective au ‘‘Hetsika’’ des jeunes de la Gen Z s’explique facilement par le fait que le mouvement reste fidèlement apolitique. Soyez vigilants en tout temps. En tout cas, attention à la naïveté. 

Ne soyez pas tombés dans le piège de la chasse aux sorcières. Certainement, les auteurs qui ont conduit le pays à la ruine doivent payer de leurs actes. Mais attention, avec l’existence des preuves irréfutables présentées auprès des autorités judiciaires. A elles de prendre les mesures qui conviennent. Qu’il n’y ait aucune chasse aux sorcières ni nettoyage politique à la manière des purges staliniennes. Et enfin, évitez la tentation de la dictature !

Le Conseil national pour le renouveau sous la houlette du colonel Michaël Randrianirina aura la lourde et délicate tâche de mener la Nation vers le renouveau. Un pari sinon un défi épineux mais pas impossible !

Ndrianaivo

 

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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